Montreuil l'Argillé

Origines du Bourg

Montreuil-l’Argillé est un bourg ancien, dont l’existence est attestée dès 1050. Avant la conquête de l’Angleterre en 1066, seuls quelques bourgs comme Caen, Saint-Pierre-sur-Dives et Montreuil-l’Argillé étaient établis en Normandie.

Le nom de Montreuil-l’Argillé proviendrait de “monasteriolum”, signifiant « petit monastère » en latin. Il est probable qu’un monastère s’élevait à l’emplacement de l’actuelle église au VIIe siècle, avant d’être détruit lors des invasions vikings au Xe siècle.

Le terme « Argillé » viendrait quant à lui de la famille Giroie, qui possédait la seigneurie de Montreuil-l’Argillé et d’Échauffour au XIe siècle. Avec le temps, « Monstereuil le Gelé » serait devenu « Le Geré », puis « L’Argillé ».

Le Menhir de Montreuil-l’Argillé

En bordure de la route de Saint-Aquilin-d’Augerons (CD35), près du carrefour menant à l’entreprise Zalkin, se dresse un menhir datant de près de 5 000 ans av. J.-C.. Témoignage d’une présence préhistorique dans la région. Surnommé “la pierre aux bœufs”, en raison de la coutume des bœufs de s’y frotter autrefois.

Selon l’historien Léon Coutil, ce menhir mesurait autrefois 3 mètres de haut, mais a été cassé en 1861. Il n’en subsiste aujourd’hui qu’environ 2 mètres. Des fouilles pourraient permettre de le dater plus précisément.

La Motte Féodale

Au XIe siècle, Giroie, seigneur de Montreuil, fit construire une motte féodale pour défendre le bourg. Située en face du champ de foire, derrière la rue de la Libération, cette fortification comprenait un donjon en bois, entouré d’un fossé, où les habitants se réfugiaient en cas d’attaque. Ce château a été le théâtre de nombreux conflits au XIe siècle.

La Maison du Bailliage

Située dans le bourg, cette maison était autrefois celle du bailli, juge royal de Montreuil-l’Argillé. Construite entre la fin du XVe et le début du XVIe siècle, elle se distingue par ses sculptures représentant Sainte Catherine, Sainte Barbe et Dieu le Père.

L’Église de Montreuil-l’Argillé

L’église de Montreuil se situe dans la vallée du Guiel, à la croisée des routes Lisieux-Chartres et Bernay-Sées.

  • Construction initiale : Fin du Xe – début du XIe siècle par Giroie.
  • Incendie : Détruite en partie en 1138.
  • Restauration : Murs d’origine encore visibles, complétés par des constructions des XIIe et XVe siècles.
  • Clocher : Majestueux, en grès, datant du XVe siècle.

L’église de Saint-Aquilin d’Augerons, plus modeste, conserve des éléments romans et une cloche de 1770, baptisée Louis Eustache.

Les Cloches de Montreuil-l’Argillé

L’église de Montreuil possède trois cloches :

  • Berthe-Alexandrine (1 500 kg, 1878)
  • Pauline-Suzanne (800 kg, 1878)
  • Marie-Louise (1 100 kg, 1811)

Elles ont été électrifiées en 1955.

Personnalités Marquantes

Montreuil-l’Argillé a vu naître plusieurs figures historiques :

  • Pierre Vattier (1623-1670), orientaliste et professeur au Collège de France.
  • Les frères Boivin (Louis et Jean, XVIIe siècle), académiciens.
  • Camille Fouquet (1841-1912), ingénieur agronome et député de Bernay.

Montreuil-l’Argillé et le Chemin de Fer

Bien que la commune ait été écartée des tracés ferroviaires principaux, plusieurs projets ont été étudiés entre 1869 et 1886 pour la relier aux lignes existantes. Finalement, la gare la plus proche fut Montreuil-Cernières, sur la ligne Bernay-Sainte-Gauburge.

Évolutions et Patrimoine Local

  • La Fontaine : Ancienne fontaine reconstruite en pompe-fontaine en 1869, aujourd’hui remplacée par des éléments décoratifs.
  • Le Télégraphe : Installé en 1868.
  • Le Calvaire : Déplacé en 1959.
  • L’éclairage public : En 1887, le Conseil Municipal décide de moderniser les anciens réverbères.

Ce riche patrimoine témoigne de l’histoire ancienne et du dynamisme de Montreuil-l’Argillé à travers les siècles. Aujourd’hui encore, la commune veille à préserver et valoriser ses trésors historiques.